Grève dans les raffineries : la France à l’arrêt

Depuis presque 3 semaines, la grève dans les raffineries françaises s’étend et ne cesse d’être reconduite. Les salariés réclament une hausse de salaires. 

80 salariés de la raffinerie de Gonfreville-l’Orcher ont voté à main levée la reconduction de la grève, ils furent vite imités par une quinzaine de stations services du réseau Argedis, filiale de TotalEnergies, et par le dépôt de carburants de Flandres, près de Dunkerque, et la « bio-raffinerie » de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône.  

Christophe Aubert, délégué syndical central CGT, a annoncé que deux autres raffineries reconduisaient le mouvement de grève car les réunions avec la direction sont « non concluantes ».  

A ce jour, 6 des 8 raffineries françaises sont bloquées.  

Cette grève revêt une dimension politique nationale car elle entraîne une pénurie de carburant dans 33% des stations services françaises. 

Dans le même temps, les prix ne cessent de croitre en raison de l’actuel contexte géopolitique.  

TotalEnergies et le Gouvernement cherchent donc à mettre fin très rapidement à cette grève afin d’éviter que la colère des Français, née du manque de carburant, entraine un blocage et une révolte nationaux.  

La NUPES a d’ailleurs appelé, mercredi 12 octobre, à la grève générale. 

Emmanuel Macron enjoint les syndicats, notamment la CGT, à trouver une issue rapide et le groupe énergétique a proposé d’avancer à octobre les négociations annuelles sur les salaires à la condition sine qua non que les grèves prennent fin. 

Le groupe fait un pas vers les grévistes et souhaite « définir comment les salariés pourront bénéficier, avant la fin de l’année, des résultats exceptionnels générés par TotalEnergies, tout en prenant aussi en compte l’inflation de l’année 2022 ». 

Cette initiative est saluée par la Ministre de la Transition énergétique qui estime qu’un mouvement social ne doit pas handicaper la vie quotidienne des Français. 

Toutefois, les grévistes de la CGT restent méfiants et reconduiront la grève tant qu’ils n’auront pas de propositions concrètes de la part de leur employeur. Ces derniers réclament 10% d’augmentation sur les salaires : 7% pour faire face à l’inflation et 3% pour le partage de la richesse. 

Tous les partis politiques, et tous les Français, ont une opinion sur les revendications de la CGT et sur l’exercice du droit de grève. Les mouvements sociaux qui paralysent actuellement les raffineries sont soutenus par certains et répudiés par d’autres mais le droit de grève est un droit fondamental protégé par la Constitution et nul ne doit pouvoir y faire obstacle.  

Ce droit peut toutefois entrer en conflit avec un autre droit fondamental : le droit de travailler. Il est inscrit dans le Préambule de la Constitution de 1946 et dans la Constitution de 1958  « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi ».  

Le 11 octobre 2022, près de 200 salariés non grévistes de Seine Maritime ont fait valoir ce droit.  

Aliénor LE JARIEL

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